mercredi 2 novembre 2016

Confession d'un usager

Un usager de la médiathèque vient de nous laisser ce commentaire sur notre page Facebook. Il livre ses sentiments sur notre établissement et les bibliothèques en général. Afin que son texte conserve une visibilité, nous l'avons, avec son autorisation, déplacé sur ce blog.


"Vous l'ai-je déjà dit ? Je ne sais plus. La mémoire me fait défaut parfois. J'en ai beaucoup, beaucoup, mais alors beaucoup fréquenté de bibliothèques et médiathèques en tous genres, à défaut d'avoir pu réussir un de ces putains de concours à la con pour y travailler. Dans une autre vie, peut-être.



Celle de Lisieux est sans conteste une de mes préférés. Et je crois qu'elle le fût également pour mes fils, comme un refuge, comme un ultime espoir, comme une manière de poursuivre nos vies implosées en vol après ma répudiation, lorsque j'ai choisi cet exil stupide, afin de les accompagner. J'aime la médiathèque de part son architecture d'abord. J'adore sa structure avec sa couleur verte, tout en verre, à moitié enfoncée dans le sol, avec les traces de notre passé commun (la voie romaine). Et puis j'aime sa taille, la répartition des différentes, salles, pôles : accu
eil presse expo, jeunesse, multimédia, salle de lecture, livres, CD, DVD. J'aime sa petitesse. Elle me renvoie à celle de la rue de La Borderie, tout là-bas chez moi, au pays bleu, où j'ai travaillé plusieurs fois de suite du temps de ma jeunesse, où j'ai rencontré mon vieux camarade Rémy ("parce que c'était lui, parce que c'était moi"), où moi et les garçons nous lisions, nous empruntions, nous chérissions ce moment de partage des lectures que nous avons retrouvé dans cet établissement à Lisieux.

Mais le temps passe et fait son œuvre impitoyable. Les garçons sont grand maintenant, après Breteville/Odon ils sont d'abord partis vers la capitale avec leur mère, conjoint, frère et puis maintenant vers d'autres aventures. J'ai coutume de dire que la plupart de nos compatriotes lorsqu'ils louent ou achètent un logement ils cherchent où sont situés les commerces de proximité, moi je regarde où est la médiathèque la plus proche. Bien sûr, j'ai la chance inouïe d'aimer lire et je mesure chaque jour que Dieu fait le bonheur dont je bénéficie. Ce que j'aime par dessus tout, c'est m'installer dans la salle de lectures et lire. Car c'est là, dans ce silence que je fais taire mes angoisses, c'est là précisément avec juste le bruit des pages que les lecteurs tournent et le feulement de leurs vêtements lorsqu'ils se déplacent que je me ressource, que je redeviens moi-même.

Et je redoute comme la peste les changements à venir..."

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