vendredi 18 décembre 2015

Atelier d'écriture du 12 décembre 2015






1      Pain d’épice

C’était il y a tout juste un an
Dans une petite salle à l’étage
Quelques écrivains, loin d’être débutants,
S’étaient retrouvés pour un moment de partage.

Tandis que le thé au chocolat nous réchauffait
Les souvenirs prenaient vie grâce aux mots
Chacun à son tour s’est exprimé
Offrant ses pensées, tel un cadeau.

Je retrouve cette ambiance aujourd’hui
Nombreux sont les écrivains
Venus avec leurs écrits…
Mais je vous en parlerai l’an prochain !

2.      Texte boule de neige
·         Premier mot = épice(s)

Epice
Douce sucrée
Signe les prémices
D’un délicieux goûter.
Quand ses yeux se plissent
Je sais que c’est gagné
Il me dit : « c’est un délice ! »
J’ai enfin conquit l’être tant aimé !

·         A partir du texte précédent, construire un texte plus long et/ou par rapport au mot « miel ».

Elle se sent pousser des ailes
Quant il la regarde avec ces yeux,
Dans une étreinte charnelle
Ils ne forment qu’un seul être à tous les deux.

Dans une robe en dentelle
Elle lui clame ses vœux
Dans un décor pastel
Il lui offre un nid chaleureux

Dans le jardin sur la balancelle
Ils attendent patients et amoureux
Ce petit être mi-lui, mi-elle (miel !)
Qui les rendra heureux.
B


Epices
Playlist 10
A mixer ton disque
Dixit mamie : j’écoute mon fils
File, s’effile, s’enfile ma file
Fin du disque, remet la piste bis


Epices
Playlist 10
10 + 10
10 ans de mix

10 ans. J’épice ma vie. Fil sans fil j’enfile avec douceur le miel épicé d’une expérience de vie. 10 ans. Dix ans que tu m’as laissée. Mielleuse et savourant la douce saveur de nos sombres délices j’épie nos vies sans transit. 30 sites. 30 sites que j’ai dû parcourir pour retrouver l’incongrue playlist piste 10. Vitesse, vite, vide. Avide de nos souvenirs dorés, j’empreinte aux clichés une ryhme arrêtée. Arrêt. Parée. Jamais sans arrêts, j’émets un soupir avant de repartir.
C’était la playlist 10, « épices », 10 ans de mix, fin du disque, remet la piste, bis.
 L

Le pain d'épices offert par Céline
 Le pain d'épices, quel plaisir ! Que de souvenirs. A la maison, on ne connaissait pas le bon pain d'épices de Céline, on mangeait celui vendu dans le commerce, coupé en tranches, enveloppé dans de la cellophane et on l'aimait. On se servait plusieurs tranches sur lesquelles on étalait une bonne couche de beurre frais fermier. Cela faisait un miroir. Quel régal ! Mais cela collait un peu aux dents malgré le beurre et parfois cela faisait mal.
Plus tard j'ai connu celui de Prosper, le petit ours. Désolée d'en faire la publicité, mais l'ours, quoi de mieux pour vanter le pain d'épices : le sucré, le miel, le moelleux, la douceur de l'ours en peluche et la gourmandise de l'ours sauvage.
Maintenant on est à l'écolo, au DIY ; comme Céline nous faisons notre pain d'épices nous-mêmes. Le goût est incomparable et c'est tellement bon ! Le beurrer serait une offense à la cuisinière.
Pourtant, entre les deux, mon coeur balance.
2- Poème « boule de neige » commençant par « épice(s)
Epices
Les épices
Les épices préférés
Les épices odorants préférés
Les épices odorants préférés dispersés
Le tajine mijotant sur le feu
Le tajine mijotant parfumant toute la cuisine
Les épices odorants préférés dispersés dans le tajine
Les convives attendant autour de la table le tajine épicé
Les convives endormis autour de la table digérant le tajine épicé.
3- A partir d'une phrase du poème écrire un texte
Les convives se sont endormis autour de la table, ils digèrent le tajine épicé que leur a servi la maîtresse de maison.
Elle s'était levée de bonne heure ce matin pour couper sa viande en petits morceaux, la dégraisser éventuellement, éplucher, laver et couper ses légumes choisis avec soin la veille sur le marché.
Elle avait sorti du placard son beau tajine rouge paprika et l'avait mis à chauffer sur le feu, y faisant fondre de l'huile d'olive et l'oignon. La viande mélangée à la coriandre, au curcuma, dégageait déjà une bonne odeur quand elle y a ajouté ses légumes coupés en dés : carottes, céleri, navets… Toute la matinée, la maison a été envahie de cette bonne odeur d'exotisme.
Elle en avait profité pour dresser sa table joliment sur une nappe couleur safran. Le vin attendait sur le bahut, débouché, exhalant les parfums de son terroir.+
A leur arrivée, ses invités s'étaient émerveillés du parfum des épices s'imposant dans toute la maison. On était passé à table et tout le monde avait fait honneur au plat préparé par la maîtresse de maison, avalant (se bâfrant même) jusqu'au dernier morceau de viande, jusqu'à la dernière rondelle de carotte, la sauce, même, avait été absorbée par des montagnes de morceaux de pain.
Au fromage, ils avaient à peine touché. Par contre le dessert lui aussi avait été un succès et, comme le tajine, avait subi un sort.
Et maintenant ils étaient là, avachis autour de la table. La conversation manquait d'entrain.
Elle, rangeait sa cuisine, mettait de l'ordre.
E
Ayant épuisé tous mes souvenirs gustatifs au cours des nombreux ateliers d'écriture, je ne peux plus évoquer ici ni le cacao en poudre, ni le gâteau de Savoie, ni les noisettes, ni même le bouillon-cube.
Alors, pour le clou de girofle, il me reste le dentiste... Ah oui ! Le dentiste !
Celui de mes années d'étudiante était une dentiste. Un jour de carie douloureuse, il me fallait absolument un rendez-vous. Je téléphonai, et la secrétaire me répondit d'un ton désolé : le Docteur X est souffrante, tous les rendez-vous sont annulés jusqu'à nouvel ordre.
J'attendis son retour.
J'attendis longtemps car cela prit plusieurs mois. Ma consommation de clous de girofle avait pris des proportions inquiétantes pendant cette période : d'accord, cela calmait les douleurs dentaires, mais cela ne devenait-il pas toxique au-delà d'une certaine dose ?
Bref, je survécus et enfin, le rendez-vous tant attendu fut honoré.
Ma dentiste était affable et bavarde. Elle aimait raconter sa vie à ses patients, désarmés et muets en face d'elle, réduits à tenter de participer à la conversation par des « han han » baveux et sourds.
Ce matin-là était son premier jour depuis qu'elle était tombée malade. J'étais la première patiente de la journée, et donc l'interlocutrice privilégiée de ses ennuis de santé.
Ce qu'elle me raconta me donne encore, plus de trente ans plus tard, des angoisses chaque fois que je dois prendre rendez-vous chez le dentiste.
« - Vous n'imaginez pas ce qui m'est arrivé ! me dit-elle (han han). Figurez-vous que, en un instant, je me suis retrouvée paralysée des deux bras. (han han?) Oui ! Les deux bras en même temps, clac ! en une seconde ! (han han!). Heureusement que je ne travaillais pas ce jour-là (han han...). Eh bien, ils n'ont jamais pu trouver ce que j'avais (han han). Il paraît que ça peur me reprendre à tout moment (HAN HAN!!!). »
L'idée que ma dentiste puisse se retrouver les deux bras paralysés coincés à l'intérieur de ma bouche en chantier me donne encore aujourd'hui froid dans le dos.
Lâchement; j'ai dit que j'allais déménager et je n'ai jamais revu le Docteur X.
Le Docteur Y qui me soigne maintenant va bien, merci.
Quoi que... Il m'a dit récemment qu'il souffrait depuis peu d'attaques foudroyantes de narcolepsie...
D
 


Ô ! Tonne- Automne- Craque- Froisse- Feuille- Douillet- Silence- Nue- Mue-Scrabble- Automnal- Annie- Atchoum- Non
Goût innommable- Toucher ne s’impose pas- Odorat- Oh ! Ma sœur
Quec sec ça ? Un cake ? Pourquoi pas, cela parait arbitraire ce nom, et pourtant ça se mange. C’est prévu
Le cake
L’aube venue, quand se déchire les ombres, dans l’air limpide, nous baignerons nos cœurs ; nous ne verrons pas finir les jours sans nombres par des fleurs complices au regard moqueur. Viens, fuyons à l’écart de la foule, pigeons d’argile pour un petit bécot, le temps comme l’eau de la fontaine s’écoule. Viens, faisons vite, il n’est jamais trop tôt. Il y aura du cake après.
B

Le pain d’épice de Céline- le civet de mémé- le baba de Dédé- Le pont l’Evêque  Spruytte- Les seiches de Gigi- Les cakes d’Annie- Le lapin de Denise- Le calva de Jean-François

A Dijon, du vin murit doucement dans les sous-sols, c’est normal en Bourgogne. Mais caché sous la ville dans une cave, une masse brune, énorme, vit et fermente doucement, se renouvelle sans cesse. Elle est alimentée régulièrement. Elle est douce au toucher, toute brune, exotique, sa chaire sent la cannelle, le girofle, le miel. C’est la Mère des pains d’épice. De son corps naissent des bonhommes de pain d’épice, des pères Noël, des nonnettes. La ville est renommée à travers le monde pour cette spécialité issue tout droit des anciennes colonies.
Epice- Parfum, papille- Peau brune soleil- Douceur de la vanille- Brulure du petit piment rouge- Tajine partagée, doigts léchés, regards croisés- Hospitalité, bienveillance, curiosités, ouverture d’esprit, humanité.
Le monde en marche, peau noire, peau pain d’épice, peau claire. Une même humanité. Voyager à Ouaga, Tizi Ousou, Djenné. Partager un tô, un tajine, un couscous épicé avec Alassane, Leïla, Karim en toute simplicité. Assister au naufrage par média interposé des bateaux en partance pour notre Eldorado. Etre dans l’égalité sans être dans la légalité. Etre fraternel, s’interroger sur la liberté.
G



Comme elle était pressée, elle faisait ses courses au supermarché.
Je lui tenais la main, même adolescente j’adorais faire ça.
Le rituel du cabas dans le coffre et des sacs de dépannage, on ne sait jamais…
Ma mère aimait les courses de noël er religieusement je lui tenais compagnie plus que jamais.
Dans ses yeux, je mesurais l’importance des souvenirs d’enfance. Les miens étaient si frais, pas encore chargés de nostalgie et quelque chose m’échappait.
Le pain d’épices qu’on achetait au supermarché et qu’elle sortait de son emballage plastifié sur la table de la cuisine est dans mon souvenir, aujourd’hui le condensé de toutes les saveurs de noël, dans les effluves de clémentine, de miel, de cannelle et de clou de girofle me viennent maintenant les larmes de la nostalgie. Ce sont mes souvenirs, et aucun de mes enfants n’aime le pain d’épices.
Aujourd’hui  j’ai dans mon coffre de voiture un cabas et des sacs de dépannages, on ne sait jamais. Et main dans la main avec mes filles, nous montons ensemble les marches des magasins où nous faisons nos courses.  Main dans la main.


EPICE
Pas inspirée
Avec un « s »
C’est déjà mieux
Autour d’une bonne table
Mélanger les épices de nos vies
Pour que le repas prenne sa saveur
Bon appétit, bon appétit, bon appétit, bon appétit !


MELANGE DES HUMEURS SUR L’OREILLER
Heureusement qu’il y a les matins. Je garde les yeux fermés encore quelques instants, le réveil me gagne et agite mes sens. Heureusement qu’il y a les matins pour faire oublier qu’on s’est couché si fatigué, qu’on a vu se dérouler une journée sous ses yeux parfois en interaction et parfois non, que du croisement des humeurs sont nés des échanges du quotidien, avec la fleuriste en bas, avec la maîtresse, la boulangère, les collaborateurs, les copains, les amis, les enfants. Tout ce monde en friction dans la tête le soir venu, se désagrège. Le soir arrive, classe les dossiers, certaines humeurs couchées sur l’oreiller resteront là. Et c’est très bien.
   S


                                       Poème vertical.


1. beau      Un beau matin du quatorze novembre
2. Couleur.Deux couleurs pleines de treize vents
3. Doré.Ont doré trois tristes tas de bois formant douze troncs
4. jaune.à l’écorce jaune dont quatre feuilles s’échappent en onze fils             
5. orange.Les cinq oranges qui pendent encore sur les dix arbres colorés
6. crissement. Émettent un crissement six fort que les neufs chiens pleurent
7. châtaignes.Et les sept châtaignes se lamentent d’être confondues
8. marrons.Avec les huit marrons mordorés
9. chiens.
10. chasse.
11. fumée.
12. Tas de bois.
13. vent.
14. pluie
  AM

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