samedi 17 octobre 2015

Atelier d'écriture du 10 octobre 2015

Un verbe. Puis faire un texte en utilisant sur la ligne 1, le verbe. Ligne deux : 2 mots. Ligne 3: 3 mots etc....

Aller chercher un personnage dans l'exposition de Philippe Bertin, le décrire, lui inventer une histoire et écrire un début de nouvelles. 

J'ouvre la fenêtre. Le temps est splendide pour un matin d'avril. Le brouhaha du port et des voitures remontent vers moi.

Quelle superbe vue! J'habite un petit appartement à la haute ville à Granville.

Il n'est que 6h30 et déjà les marins-pêcheurs rentrent au port. Le phare majestueux les guide.

Je suis Agatha Martin. Je suis détective privée et consultante auprès de la Police. J'ai 40 ans, divorcée, sans enfant.

On dit de moi que j'ai un caractère bien trempé.

Le téléphone sonna. C'est William.
- Agatha, il faut que tu viennes. Il y a eu un meurtre à l'hôtel "Mercure". Le commissaire a besoin de toi demanda William.
- J'arrive.
B

Elle était contente. Ravie de se voir sur la photo que plein de gens allaient admirer. Elle, si colorée dans ce décor si terne dont elle était pourtant issue. Montrer qu'elle avait réussi dans ce travail où on rend les choses propres et belles à regarder. 
Les affaires sales on les lave en famille, lui disait sa mère depuis toute petite. Elle y avait cru! Comment ne pas croire sa mère?
Depuis lors, elle adorait laver; pendant ce temps ses pensées s'évadaient, parfois accompagnées d'une mélodie qu'elle seule entendait. Elle aimait voir disparaitre la saleté. Comme ça. Si facilement. Y'avait qu'à frotter au bon endroit, là où la misère résistait. 
Parfois, les taches les plus rebelles lui tenaient tête, elle les voyait même lui faire un clin d’œil. ça l'angoissait de ne pas arriver à ce que tout devienne beau et propre. Quand, par moment, malgré son ardeur, la saleté persistait, il ne lui restait plus qu'à teinter l'ensemble en une couleur vive, que tout le monde aimera. 
I

Attendre 
et l'espoir 
d'une aube tendre
d'une rencontre paisible, inattendue
ensoleillée, ne serait-ce qu'un instant
comble tout ce jour imparfait , esseulé.

Au commencement jaillit l'étincelle. Partagée, longtemps après, très améliorée, elle cassa beaucoup, tua. L'homme inlassable construisit à nouveau, des abris avec des débris souvent, les vieux étaient solides longtemps, ils sortaient peu. Adultes il arrivait qu'ils se propagent, rarement tels qu'ils apparaissent à présent logique...
B
 


Rêver

D’amour

Sur un banc

Accoudée devant l’horizon

Pleinement remplie en ailleurs meilleur

Se refusant à l’approche furibonde

D’un amant venu courtiser cette blonde

Détourner son regard pour ne pas s’emplir

Émoi vagabond au détour d’une allée fleurie, ravie

Malgré

 S 

Aux acacias
Le cuisinier sort des décombres
des recettes anciennes
de courgettes et de concombres
dans une cuisine qu'il fait sienne
cuisine moderne, faisant ombrage
a cette cuisine d'un autre âge
où l'homme s'écrie:
aide- toi de ta tête tu cuisineras
des têtes de cochon, tu charcuteras

De son visage jovial il mit son tabler blanc comme nuptial il est l'heure, Thierry lui dit la patronne d'éplucher courgettes et concombres. Dépêchons-nous car le patron va nous faire de l'ombre et nous ne pourrons plus travailler sans encombre. Cette patronne connait bien son mari de fond en comble, lui qui impose toujours son point de vue. Tu sais, mon petit Thierry, les œufs mimosas, il faut y mettre du persil alors que la patronne n'est pas d'accord sur la préparation de ce plat: le mimosa c'est le mimosa tout simple, mon petit Thierry lui répète sans arrêt la patronne, bougonne, loin d'être une nonne. "Le  persil en effet se pose et se repose sur les oeufs  quand on les prépare, ce n'est pas bon. Alors suit mes consignes Thierry, mon petit, si tu veux être gentil."
M

Dormir
Yeux ouverts
La nuque humide
Lumière de lune ambiante
Cheveux perdus sur l'oreiller
j'attends que le sommeil plombe
l'éveil qui torture mon esprit prisonnier
les images du jour dansent devant la fenêtre. 

Avant, elle n'aimait pas les chats. Trop souples, trop calmes, trop imperceptibles parfois. Elle leur préférait les oiseaux qui se posaient au rebord des fenêtres, dans l'attente de miettes providentielles à l'approche des jours froids. La garde robe regorgeait de gilets chauds, trouvant dans le confort, la réparation, rien ne lui plaisait tant que de dénicher de quoi couvrir son corps et les outrages irréparables du temps mais avec style. Un style. Quelques discrets accros sur ses fringues trahissaient qu'un matou ondoyant et chaleureux était venu s'y lover. Il y avait en raison de la solitude à laquelle elle croyait s'être résigné depuis. Elle s'en trouvait tellement mieux de pouvoir recevoir et donner. Le temps qui lui restait en serait adouci, dans la lumière du partage et de la naissance du désir à nouveau. Celui de répondre à la demande d'une caresse et d'aller au devant de l'autre aussi. Comme parfois on n'ose plus, qu'on se croit vide et pauvre, et qu'une chaleur inattendue vient vous faire fondre. Sophie n'avait plus peur de dire qu'elle vivait seule puis il suffisait d'ajouter qu'un chat cohabitait dans son deux pièces confortables. Comme un alibi, il l'avait rendue plus humaine, avait dédramatisé qu'elle ne fut pas mariées à (44 ans)son âge. Au bureau, un open-space moderne...
S

Etonné
Voir déboussolé
Le regard scotché
Sur cette sordide réalité
Stupéfaction effroi tourner le dos
galoper prendre les jambes à son cou
se sauver pour survivre pour aller loin. 

Petit garçon, il adorait la crème, normal, quand on vit à Lisieux et même si la halle au beurre est partie en fumée, tous les produits laitiers ça le faisait saliver. Il a participé à la reconstruction  avec sa bande de copains. Il a galopé dans les ruines comme il a pu parce qu 'à cette époque, il était plutôt enveloppé et puis sa famille s'était tellement privée pendant la guerre que lui on le gavait. Il aimait tout, du poulet Vallée d'Auge à la teurgoule sucrée. Il rêvait de l'an 2000. Il s'était promis de fêter le changement de millénaire dans l'espace. Il espérait un lendemain synthétique et plastique de prothèses en tout genre qui permettent la vie éternelle. Et puis le temps a passé. Il a du s'adapter. Il n'a pas fait de voyage interstellaire comme sur les comics de son enfance. Mais le plastique, il l'a vu évoluer et il l'a définitivement adopté lorsqu'un jour il a croisé un Légo qui lui ressemblait, même prestance, même sourire, même confiance au lendemain il s'en est fait un ami. 
G



Description du personnage

Il est heureux. Il sourit à l'objectif. C'est un homme entre deux âges, comme on dit quand on veut rester poli mais qu'on voit bien que les 18 ans sont passés depuis longtemps.
Il est bien campé sur ses jambes stables. Les pieds légèrement écartés : son polygone de sustentation est impeccable. Pour le faire bouger, il faudrait s'y mettre à plusieurs. Il est vêtu de manière fonctionnelle, confortable. Jean, chemise, chaussures de sport. La chemise un peu bouffante pourrait masquer, si on était un peu perspicace, un petit début de bedaine.
Il a le front dégarni. Ça a toujours été un problème, ses cheveux. Longtemps, il a essayé la coupe à la Giscard d’Estaing, une longue mèche soigneusement collée transversalement sur le front, mais la laque n'était jamais assez forte, et la fixation était trop aléatoire pour être efficace -ridicule garanti-. Donc, depuis quelques années, il assume. Il coupe court. Ce front dégarni, finalement, ça va bien avec ses lunettes, avec son sourire, avec sa silhouette rectangulaire.
Il est posé sur ses pieds comme dans la vie : on le sent stable, débonnaire, bon père de famille, respecté par ses collègues.
Il est bien là où il est.

-Mais, Monsieur Jules, qu'est-ce qui vous est arrivé ? Vous avez pas l'air dans votre assiette !
Monsieur Jules n'était effectivement pas dans son état normal. Lui si calme, si respecté dans le quartier. Un bon voisin, un bon mari, un bon père... La ville aurait bien pu s'écrouler, Monsieur Jules serait resté debout, à peine affecté. Dans ces temps agités, c'était un roc. Un roc rond, un peu bedonnant, mais un roc.
Et là, mais alors... Ses quelques cheveux en bataille, les lunettes de travers, la chemise rose à moitié sortie de la ceinture, il était arrivé en courant devant la boulangerie, essoufflé, affolé, se tenant les côtes.
-Allez Monsieur Jules, vous allez pas rester dans cet état, venez vous asseoir derrière le comptoir. Vous voulez un verre d'eau ?
Monsieur Jules avait lentement retrouvé son souffle, mais pas son calme. Sa silhouette d'ordinaire si rassurante était secouée de frissons, et il se tenait la tête entre les mains en gémissant doucement :
-C'est pas possible, non, c'est pas possible...
-Monsieur Jules, on va prévenir chez vous, votre femme va s'inquiéter.
-Non, surtout pas ! Avait-il crié d'une voix stridente qu'on ne lui connaissait pas, lui si affable d'habitude.
-Mais on peut pas vous laisser comme ça ! Vous voulez qu'on appelle le Docteur Legrand ?
Monsieur Jules avait levé son regard embué de larmes vers la boulangère, s'était redressé et, bousculant sa chaise, s'était précipité vers la rue.
-Eh ! Partez pas comme ça Monsieur Jules !
Trop tard, il avait déjà franchi le coin de l'avenue et il avait disparu.
D
                                             Aimer 


    C’est
    Vital un amour
    Neuf car j’aime
    A la folie pas du
    Tout toi ma petite folie jolie
    Comme un cœur transpercé par la flèche 
    Aiguisée de cupidon qui déclenche sur mon âme
    Enchantée le plaisir inachevé d’aimer passionnément, oui, non.                       
Ce matin elle s’était réveillée en pleine forme. Elle ne pensait pas qu’elle dormirait aussi bien. Ce qu’elle avait vu la veille l’avait complètement émue.
Ces pauvres travailleurs, sales, harassés, travaillant sans relâche dans ces coulées de boue l’avaient touchée.
Logés dans des baraques insalubres, sans eau ni électricité, ils ressemblaient à des bêtes de
somme et elle pensait que c’était indigne de notre société.
Ces gens avaient des droits. Elle le savait et se battait pour faire émerger cette conscience de lutte sociale afin de faire aboutir la défense des plus démunis. C’est pour cette raison qu’elle avait adhéré au parti communiste français. Elle avait troqué sa pancarte « blanchisserie lav mieux automatique » contre ce bâton de pèlerin symbolique. Elle arpentait les rues en chantant »c’est la lutte finale… ».Ce n’était pas du goût des citoyens de cette petite ville bienpensante. D’ailleurs on avait fait comprendre à son mari, qu’il devrait surveiller son épouse plus attentivement, voir mettre fin à ses agissements déplacés et ses propos subversifs. Mais rien ne l’arrêterait sur le sentier de la guerre. Elle avait décidé de mener son combat jusqu’au bout !

AM



1.      Boule de Neige
Ecrire un verbe, puis partir de ce verbe pour faire un poème en boule de neige : 1 mot, puis 2, puis 3…

Arrêter,
Puis écouter,
La douce musique
De cet être altruiste.
Tout simplement se laisser bercer,
Et être emporter les yeux fermés.
Revenir à la réalité, devant l’artiste,
Pour le remercier, lui offrir un sourire sympathique.


2.      Expo. à la médiathèque

Au début, on m’a scrutée
Questionnée, parfois même jugée, voire rejetée.
Il m’a fallut me battre, pour trouver ma place.
Ne rien lâcher, en espérant que leur colère passe.

Quand je suis arrivée dans ce pays,
Mes parents m’avaient dit : « on sera bien ici ! »
Pleine d’assurance, j’ai beaucoup d’amis à l’école.
Mais je n’ai pas toujours les clés pour comprendre leurs codes.

Les études m’éloignent de cette vie sans accros.
Un problème se profile, ma couleur de peau.
Trouver un travail devient le parcours du combattant,
Le jugement des adultes est parfois pire que celui des enfants.

Grande, métissée, avec quelques rondeurs,
De quoi ont-ils réellement peur ?
Peut-être de mon caractère, de mon indifférence,
De mon combat face à leur intolérance.

Pour faire taire les quolibets, j’ai acheté cet hôtel.
Mon intégration dans le quartier, ne s’est pas faite de manière naturelle,
Mais maintenant que je suis bien installée
Je commence à changer leurs codes car j’en détiens les clés.
 B

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