mercredi 7 avril 2010

1er avril et Lire et faire lire






Les bénévoles de Lire et Faire Lire de Lisieux se sont réunis à la Médiathèque le 1er avril. Ils ont échangé sur leurs différentes interventions dans les écoles et ont écrit les textes repris ci-dessous, sur des poissons d'avril.

En sus, une nouvelle offerte par Jean-François "Histoire de poissons"

"Gorge rouge d'oiseau Rêve blanc d'hiver Le chat gris espère "(Anne Marie haïku)
2 genoux pour coussin 2 bras pour cocon Des lignes d'aventure Je suis en place pour rêver.
"Tant et tant de choses Me reviennent à l’esprit-Fleurs de cerisiers"Basho
"Fais ce que tu fais" Saint Augustin
"Si ce que tu as à me dire n’est ni vrai, ni bon, ni inutile je préfère l’ignorer et je te conseille même de l’oublier"Socrate
On lit avec les yeux mais aussi avec le cœur.
Rien ne sert de courir, il faut partir à temps.
J’ai eu votre âge, vous n’aurez peut-être pas le mien.
"Supporter la vie reste bien le premier devoir de tous les vivants"Sigmund Freud
"La Mort, c’est une porte qui grince, mais qui s’ouvre"Sœur Emmanuelle
"Aucune violence n’a jamais ajouté à la grandeur des Hommes" Jean Guéhenno
Voici le printemps, les petits oiseaux et leurs chants, les fleurs dans les champs, c’est la joie des enfants.
"La lecture est la nourriture de l’esprit."Alain
Ah, qu’elle était jolie la petite chèvre de M. Seguin avec ses yeux doux, ses sabots noirs et luisants, ses cornes zébrées, sa barbiche de sous-officier et ses longs poils blancs qui lui faisaient une houppelande
Jonas était grand reporter mais avait une drôle de façon d’être au cœur de l’action.
« Prends le temps de lire et de faire lire… c’est la source du savoir ! … »
La lecture, base de l'éducation et de l'intégration. De la transmission du savoir à l'état brut, la base d'un bénévole « Lire et faire lire »
Ce que tu fais vaut la peine d'être bien fait.
La jeunesse est le temps d'étudier la sagesse, la vieillesse est le temps de la pratiquer...
Toutes les fleurs de l'avenir sont dans les semences d'aujourd'hui.
Petit poisson jaune a faim de lecture.
S'il n'y avait que les poissons pour tirer la ligne. …
C'est aujourd'hui que les enfants font manger la soupe à leur mère, apprennent à lire à leur père et font voler les éléphants. Tout est permis, tout est facile puisque c'est le 1er avril.
Marie est comme une bibliothèque: elle est remplie de belles histoires!
Poème de Gibran Kalil GibranLe Peintre et poète Libanais (1833-1931) dont on a fêté en 2008 l'anniversaire de sa naissance a dédié l'un de ses poèmes à la danseuses orientale:"Par un jour, la cour du prince convia une danseuse."
"Toutes les grandes personnes ont d'abord été des enfants mais peu d'entre elles s'en souviennent. "Antoine de Saint Exupéry
Les petits poissons dans l'eau, nagent, nagent, nagent, nagent...Les petits poissons dans l'eau, nagent aussi bien que les gros!Les gros, les petits nagent bien aussi
"Lire rime avec plaisir, sourire, grandir.Mais ce n'est pas toujours le cas pour certains c'est du chagrin. Allons, courage les nuages partiront et les mots chanteront." Martine


Il y eut du bruit dans la cuisine, puis une mélodie sifflée. Sauf erreur de ma part, il s’agissait de la symphonie numéro un de Prokofiev, par moments en ré, et c’était un massacre.
Tu vois que j’ai vraiment envie de devenir pierre. Prends pas tes désirs pour des réalités.


Histoire de poissons

L'entrée du bar était à moitié dissimulée par des touffes d'algues et plantes sous-marines qui s'agitaient dans les eaux troubles de la rivière.Une fois le seuil franchi, le lieu m'apparut très différent: les sols étaient carrelés laissant une impression de propreté, en complète opposition avec l'extérieur, mais aussi avec la faune hétéroclite présente dans le bar.Un peu à l'écart, quelques individus louches, patibulaires discutaient entre eux à voix basse. Quelques maquereaux, deux ou trois harengs, un jeune barbeau entouraient un requin de la finance en buvant ses paroles. Un peu plus loin, deux vieux crabes péroraient, regardant du coin de l'œil les jeunes et jolies danseuses: quelques avenantes et vives crevettes frétillaient au rythme de la musique, accompagnées par quelques sardines et autres jeunes truites. Un peu à l'écart, maniérés et guindés comme des lords anglais, se trémoussaient tentant vainement de rester dans le rythme. Julienne, la patronne et carpe restait muette, se contentant de servir ma consommation. Bien que je sois un grand pêcheur-devant l'Éternel, ce lieu me déprimait et je quittai rapidement cet endroit glauque, descendant cette rivière jusqu'à l'océan. Je fus surpris par l'agitation qui régnait dans cette anse bien protégées des tempêtes et coups de vent marin. Toute la faune marine, poissons, mollusques et crustacés, toute la flore sous-marine, les oiseaux s'y étaient donnés rendez-vous. Le tohu-bohu était à son comble-on parlait de guerre imminente contre la race humaine. On attendait avec impatience le Discours de sa Majesté la Daurade Royale, accompagnée du Dauphin son fils. Le défilé commença par les mastodontes de la Mer-Baleines, orques, cachalots et même éléphants de mer chargeraient des troupes ennemis, créant des brèches dans leurs rangs. Les ours blancs avançaient en serre-file, protégeant les mastodontes d'une attaque-surprise. Après eux, les blindés, homards, crabes, tourteaux et autres araignées, protégés par leurs épaisses carapaces pinceraient et couperaient les doigts humains. Même les langoustines et les charmants écrevisses réclamaient de droit de combattre. Puis venaient les bancs interminables des poissons de l'infanterie: saumons, cabillauds, harengs attaqueraient l'ennemi dans les courants froids du Nord; ils seraient soutenus par les phoques, les otaries, les pingouins et les manchots. Les courants chauds du Sud restaient le domaine des thons, des dauphins, des espadons et surtout des requins. Une multitude d'autres espèces de poissons mais aussi de crustacés, de mollusques de l'inoffensif bigorneau jusqu'à la placide moule de bouchot; tous défilaient d'un air martial, prêts à en découdre. Tous voulaient venger la mort des derniers thons rouges. Trop d'espèces avaient disparues, victime de la cupidité et de l'égoïsme des hommes. Il fallait que cela cesse!Pendant des siècles, les hommes avaient traqués les poissons, employant des moyens de plus en plus sophistiqués, tuant au hasard des animaux qu'ils ne mangeaient pas. Un requin pris dans un filet de pêche, était rejeté à la mer, la nageoire dorsale sectionnées. Les vieux messieurs chinois en raffolent, parait-il: Retrouvent-ils leur vigueur perdue?Mais les hommes, depuis quelques années utilisaient des armes plus ignobles, des armes chimiques: les hommes rejetaient à la mer des sacs en plastique par millions asphyxiant les poissons par milliers- les dégazages sauvages, les rejets d'hydrocarbures, d'acide tuaient les poissons, mais aussi les oiseaux de mer et détruisaient la flore. Toutes les mers, tous les océans étaient pollués, étaient devenus des poubelles géantes et meurtrières. La folie des hommes allait-elle faire de la Terre un désert sans vie. Puisque les hommes ne comprenaient pas, il était vital pour les peuples marins de se défendre et d'entrer en guerre. Un cri immense-La guerre est déclarée » et les armées se mirent en route. Ils allaient bientôt me découvrir et me faire un mauvais sort-comment allais-je finir? Dévoré par un requin? Dépecé par un ours blanc? Éventré par un espadon ou un narval? Dans l'estomac d'une baleine comme Jonas? Une sonnerie stridente retentit. Je me réveillai en sursaut, trempé de sueur tremblant comme une algue sous l'action de la marée. Mon radio-réveil indiquait « Jeudi 1er avril 2010-il est 7 heures! »Sur mon oreiller, une main anonyme avait déposé quelques petits poissons en chocolat.

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