samedi 28 février 2009

On peut maintenant gazouiller sur le Net ! Génial !!!

"Celui qui ne sait pas se taire sait rarement bien parler"

Pierre Charron

Bonjour,


Bonne nouvelle pour les fans de réseaux sociaux et autres outils modernes de communication. Vous pouvez maintenant gazouiller sur le Net ! Jusqu'à maintenant vous aviez Facebook pour montrer à tout le monde combien vous aviez une vie géniale avec plein d'amis. Maintenant vous avez la possibilité de dire à peu près tout le temps à vos fans (je ne doute pas que vous en ayez beaucoup) ce que vous êtes en train de faire. Ils vont être contents.



Mais comment est ce possible ?

Bonne question. Je serais bien tenté de ne pas vous le dire pour ne pas vous inciter à votre tour à gazouiller... Il y a déjà assez de pollution sur le net. Mais je suis dans un bon jour alors voilà toute l'explication :

Voici un extrait de Wikipédia présentant ce nouveau réseau social :

"Twitter est un outil de réseau social et de microblogage qui permet à l'utilisateur de signaler à son réseau "ce qu'il est en train de faire". Il est possible d'envoyer et de recevoir ces updates (mises à jour) par l'Internet, par messagerie instantanée ou par messagerie numérique.

On appelle ces updates des tweets (gazouillis en anglais). La particularité des tweets : ils sont courts, d'une longueur maximale de 140 caractères, ce qui permet de mettre à jour son Twitter de manière brève et spontanée."


Des logiciels dispos sur le Net vous permettront de gazouiller sans passer par le site de Twitter :

"MadTwitter", "Tweetr" et pour les possesseurs de Macs il existe "Twitterific".


Quel outil passionnant me direz vous ! Et vous avez tort. Personnellement je ne vois pas l'intérêt d'un tel outil. Une option aurait permis de polluer les boîtes mails et de saturer de gazouillis les gens qu’on n’aime pas, j’aurais dit pourquoi pas. Mais apparemment on ne pourrait gazouiller qu'avec des amis ou des proches. A voir, si vous pensez avoir trop d'amis...

Vous êtes curieux ?

Vous avez trop d'amis ?

Vous souhaitez donc en savoir plus. Alors vous pouvez jeter un œil sur cet article de Wikipédia :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Twitter


Bon gazouillis !


Sources :

http://www.aoddesign.com/blog/resources/glossy-twitter-icons/

Pour l'image en haut du billet représentant un logo du réseau social Twitter.

http://absolutely.awesome.online.fr/wp-content/gazouillis001.jpg

Pour la deuxième image illustrant le billet.

Et comme d'habitude Wikipédia : "L'encyclopédie libre et gratuite"

http://fr.wikipedia.org/wiki/Twitter


PS : Si certains parmi vous peuvent me démontrer l'utilité d'un tel outil, je suis ok pour engager le débat avec eux. Les commentaires sont là pour çà ;-)

vendredi 27 février 2009

Robert ou Steven Patrick : 50 partout



4:13 Dream est le dernier opus de The Cure, sorti en octobre dernier mais si vous l'avez zappé, vous avez encore une chance de vous rattraper.
Non, ce n'est pas un ènième album des Cure, c'est un très bon album où certes, le charme d'antan est présent, mais où l'on est content d'écouter du bon son, des guitares et une fameuse basse, des expérimentations sonores et la voix caractéristique de Robert Smith, chanteur cinquantenaire en devenir -en avril- un peu empâté, toujours la chevelure en bataille et le rouge à lèvres généreux et surtout membre fondateur et pilier toujours présent du groupe.
Oui, Robert a déjà 33 ans de Cure au compteur et a quelquefois commis des albums moins transcendants, mais cette fois respect.
Accessoirement, Robert & The Cure ont reçu ce 25 février le Godlike Genius des Shockwaves NME Awards, un trophée décerné par le New Musical Express, les consacrant "prodiges divins" ou demi-dieux... Youpi!



Autre cinquantenaire, autre genre.
Un peu plus réchauffé, Years of refusal, album 2009 de Morrissey -Steven Patrick de ses petits noms-



Cet ex-leader de The Smiths, groupe qu'il constitua puis saborda dans les années 80 avec Johnny Marr, a maintenant un nombre honorable d'albums en solo à son actif mais je ne n'y adhére pas.
Autant j'apprécie chez Robert S. un côté étrange, enfantin, artiste déphasé et l'atmosphère glacée voire morbide mais musicale qu'il distille, autant la posture vénéneuse -limite perverse ?- de Morrissey transpire dans sa voix -un peu en berne avec les ans au contraire de sa musculature- et gâche mon éventuel plaisir à l'écoute de l'album. Honnête oui mais pas transcendant.
Ca commence bien mais passé 3 titres, je me vois décrocher, pfff



Mais bien sûr, je ne pensais pas vraiment régler aujourd'hui ce différent musical britannique en suspens depuis 25 ans. A vous d'écouter et de voir, rendez-vous dans la joie et la bonne humeur sur You Tube et Dailymotion pour les vidéos.

jeudi 26 février 2009

Coups de coeur jeunesse

"Les Mains qui dansent" de Régine Joséphine illustré par Sandrine Kao,
publié chez
Gecko Jeunesse, collection Au fil de soi

Ezra vit dans le désert, là où les dunes se déroulent jusqu'à l'horizon. Elle est la voix du sable et le souffle des nuages. Car elle sait parler au vent. Le soir où je suis né, pourtant, les larmes ont coulé sur les joues de ma soeur. Elle a cessé de chanter. Dans la nuit du désert a résonné le silence. Le même silence que sur les lèvres d'Ezra.

Une fois encore, Régine Joséphine aborde un sujet pas forcément facile avec beaucoup de délicatesse. Très bel album à lire en famille.

Nous avons aussi son album "Coton Blues" qui aborde le problème de l'esclavage (JA JOS)

http://regine-josephine.over-blog.com/



"Nasreddine" d'Odile Weulersse
Illustrations de Rébecca Dautremer

Editeur Père Cas
tor Flammarion


Nasreddine a toujours un problème au moment de partir au marché avec son père, l'âne et la marchandise qu'ils ont à transporter : comment vont-ils voyager? Si c'est son père qui monte sur l'âne, les passants le dénigrent en le prenant pour un père maltraitant. Si c'est lui qui monte sur l'âne, on le prend pour un enfant-roi. Si les deux montent sur l'âne, on les prend pour des fénéants... Et si la solution était de ne pas se soucier du regard et du jugement des gens? Telle est la leçon que Nasreddine apprendra par lui-même au cours de ces expériences.

Les illustrations de Rebecca Dautremer servent bien ce texte tout en finesse.



"L'ange disparu" de Max Ducos


Pendant la visite de sa classe au Musée des Beaux-Arts, Eloi est chargé par la Vénus d’un tableau de retrouver son angelot disparu. Plus intéressé par sa quête que par les merveilles qui l’entourent ou le devoir qu’il doit rédiger, Eloi va plonger littéralement au cœur de plusieurs tableaux pour sa recherche. Personne ne croira à son histoire lorsqu’il la racontera à la classe.

Cette enquête au musée est une aventure amusante à la découverte de l’art.

Nous avons également son album "Jeu de piste à Volubilis" qui est un bel album abordant l'architecture contemporaine.
Dans ces deux livres, on trouve de très belles couleurs et une mise en page épurée qui met en valeur le dessin.

http://www.maxducos.com/

"La petite mariée" de Janine Bruneau


Noura n'a que onze ans et, pourtant, elle doit se marier. Au Yémen, c'est la tradition. Et l'on n'échappe pas à la tradition, surtout quand on est une femme. Malgré tout, Noura décide de fuir. Fuir les siens, fuir son village, pour échapper à cette union forcée qui la terrorise. Elle n'a que onze ans, mais elle sait déjà que sa vie sera différente, quel qu'en soit le prix.

Voici un texte facile et agréable à lire qui permet d'aborder un sujet difficile et en même temps de faire connaissance avec une culture étrangère. Un bon moment à passer.


mercredi 25 février 2009

Ballaciner - J.M.G. Le Clézio

Je viens de lire mon premier Le Clézio !
ben, oui, il était temps... mais cet auteur me faisait un peu "peur". Trop "intello", hermétique, pas lisible ; j'avais confondu avec Quignard !!

Enfin, bref, Le Clézio... Un texte inspiré et lumineux sur le cinéma : Ballaciner.
Un néologisme, de "ballade" et "ciné", ou un voyage en flânant à travers le cinéma.
Ou encore, et beaucoup plus poétiquement, la définition que donne Le Clézio :

"Ballaciner : tomber du ciel de nuages en nuages à travers les éclairs"

Dans ce livre, J.M.G.L.C. (oh ! c'est tout !) nous offre une "autobiographie en cinéma", un parcours à travers les œuvres et les thèmes qui l'ont marqué, fondé ; qui ont fait de lui un spectateur attentif, un amoureux inconditionnel de cinéma, de cette émotion toute particulière qui nous saisit face à l'écran.
Le livre s'ouvre sur les séances de cinéma à la maison, chez sa grand-mère, quand tout petit, il regardait sur la Pathé Baby les films d'Harold Lloyd, avec cette méthode de projection formidable : la manivelle pour donner le mouvement à la pellicule, pour soudain, voir les feuilles bruisser dans le fond du jardin, transformer la bobine en émotion vibrante, vivante ; bobines qui étaient récupérées par une femme, figure tutélaire de ce livre : Gaby la monteuse. Gaby, amie de sa grand-mère, qui fut coloriste des premiers films chez Pathé ; Gaby et ses bobines, Gaby et ses chats, Gaby et la fenêtre sur le rêve.

Des passages très beaux sur le cinéma japonais donne une tonalité nostalgique et romantique au livre ; passage sur un film en particulier : Contes de la lune vague après la pluie, de Mizoguchi ; mais aussi des entrées comme "la guerre" ou "l'amour".


Et puis quelle ne fut pas ma surprise, quand j'ai lu, sous la plume de cet auteur un chapitre intitulé : "Le cinéma demain sera-t-il coréen ?" (et là, j'avoue, je jubile, j'exulte ! depuis combien de temps je le dis, que le cinéma de demain sera coréen ? et puis les deux rélisateurs cités figurent dans ma "top list" : Park Chan-wook et Lee Chang-dong. Merci J.M.G.L.C.....)

Un livre très beau, qui met en mot une émotion universelle, qui donne envie de courrir à la cinémathèque, ou de se plonger dans les bacs de la médiathèque pour voir, confronter les films et la lecture qu'en fait Le Clézio.
Un livre d'amoureux de cinéma, pour tous les autres.

à la médiathèque :
- Ballaciner, J.M.G. Le Clézio [791.43 LEC]
- Méliès, le cinémagicien [DVD 791.43 MEL]
- Contes de la lune vague après la pluie, Kenji Mizoguchi [DVD MIZ]
- Vie d'O-Haru, femme galante, Kenji Mizoguchi [DVD MIZ]
- L'Atalante, Jean Vigo [DVD VIG]
- Tous les films de Pasolini [DVD PAS] (là aussi ! J'aimerais pouvoir m'assoir en face de Le Clézio, juste pour pouvoir parler du cinéma de Pasolini avec lui !!)
- Les films de Bergman [DVD BER]
- Les films de Lee Chang-dong [DVD LEE]
- Les films de Park Chan-wook [DVD PAR] (mon côté punk !!!)

Bon visionnage, bonne lecture !
[Merci beaucoup Catherine pour ce très bon conseil... un autre !!!!]

mardi 24 février 2009

Encore de belles images

Les bibliothèques numériques se multiplient depuis déjà un certain nombre d'années et regorgent de textes, d'images et de sons à portée de souris et d'écrans. Alors si comme moi vous êtes souvent à la recherche de belles images, vous connaissez certainement déjà le blog australien BibliOdyssey qui explore pour notre plus grand bonheur les fonds iconographiques en ligne des bibliothèques nationales et universitaires du monde entier et nous en présente les merveilles. Plus modeste, il faut recommander aussi Le Divan Fumoir Bohémien (belle appellation) tenu par (dame ?) Florizelle.

Vous y trouviez dernièrement les images d'un livre illustré très amusant de Peter Newell : The Rocket Book (1912), extraites des "Digital Collections" de la Bibliothèque du Congrès (Library of Congress), qui est une vraie caverne aux trésors qui plus est d'un accès facile en mode recherche. J'y suis allé de découverte en découverte et je vous en ramène quelques photochromes * du port de Honfleur, vers 1890 (?), extraits de la série : Views of architecture, monuments, and other sites in France (1905 - Detroit Publishing Co.)


Honfleur, l'avant-port

Honfleur, les jetées au moment de la marée

Honfleur, le Mont-Joli


Honfleur, la vieille Lieutenance


Honfleur, le port

(image au format tiff non compressé - 24 Mo)

* PHOTOCHROMIE : Procédé breveté en 1888 qui permet d’imprimer des images en couleurs sur des pierres lithographiques à partir des négatifs de photographies prises en noir et blanc.

samedi 21 février 2009

The Serpentine Course


Une affiche d'expo qui accroche le regard et me voici en route pour Pont-Audemer (Eure, Haute-Normandie), jolie petite cité de moins de 10 000 habitants.
Fondée sur le point le plus stratégique pour traverser la Risle, elle conserve son lot de maisons anciennes encadrées par de petits canaux, qui lui ont valu le surnom de "Venise normande".

C'est là, au 64 de la rue de la République.
On passe sous un porche pour pénétrer dans la maison d'Alfred Canel (1803-1879, maire de la ville et historien local, humaniste réputé) qui abrite le musée éponyme et le fonds de l'ancienne bibliothèque publique créée à la fin du XIXe.
Curieusement, d'entrée, l'endroit dégage une impression de familiarité, comme si on était attendu, comme si on connaissait le maître des lieux.
La grande bibliothèque est d'autant plus accueillante qu'une paire de gants blancs est laissée là à disposition, sur une grande table qui nous étale des plans de la ville d'autres siècles. Jolies vitrines à rayonnages, cirées mais qui n'empestent pas l'encaustique, éclairages doux et efficaces, lumière naturelle avec vue sur la rue, le décor est cosy, on y boirait bien un petit café... En fait, voici un petit musée où on se sent presque chez soi (sans gardien à battre le plancher).


(L'escabeau de la salle du fonds normand).
Livres, imprimés et manuscrits composent ce fonds exceptionnel, dont une forte proportion concerne la Normandie.
La médiathèque de Lisieux possède un exemplaire du Catalogue des livres, cartes, plans, vues, dessins, portraits et objets divers relatifs à la Normandie composant la bibliothèque de A. Canel léguée à la ville de Pont-Audemer (cote NORM 1105, fonds ancien).

Le photographe anglais George Douthwaite, installé à Pont-Audemer au début du XXe siècle, propose son "Voyage le long des bords de la Risle" à travers ses clichés sur cartes postales en introduction à l'exposition temporaire The Serpentine Course, la vallée de la Seine et ses boucles à travers le regard de trois artistes anglais.
L'exposition met en valeur des aquatintes en couleur du XIXe siècle gravées par J.-B. Sauvan, propres à l'art anglais du paysage : depuis le Louvre jusqu'à la mer, les boucles du fleuve qui serpentent offrent des scènes romantiques à souhait, pour ceux qui apprécient les éclairages surnaturels frisant le visionnaire.

Un bond en avant de presque deux cents ans permet de découvrir le regard contemporain de deux photographes anglais John Davies et Andrea Keen sur le fleuve et ses paysages. John Davies et son projet "Seine Valley" suit le cours du fleuve de Vernon à la mer, avec des vues en noir et blanc.
Andrea Keen, quant à elle, travaille en couleur sur ces paysages familiers qui traduisent une réflexion sur le paysage à l'ère post-industrielle, à l'heure de débats sur l'environnement et l'aménagement de territoires (son cliché face au complexe pétro-chimique de Quillebeuf fait froid dans le dos). Sa campagne photographique figure dans le livre "Fleuve", présent à la médiathèque, dans le fonds normand (cote : N 779.9 KEE).

Trois petites eaux-fortes de Rouen, Jumièges et Honfleur réalisées d'après des aquarelles de Turner sont de vrais bijoux, mais le plus réjouissant se trouve ailleurs : 9 gravures hautes en couleur extraites de la Description des expériences de la machine aérostatique de MM. de Montgolfier.
Un authentique cabinet de curiosités, ce musée !

Exposition visible jusqu'au 26 avril 2009.
Musée ouvert du vendredi au dimanche de 10h à 13 h et de 15h à 17h.





vendredi 20 février 2009

La trahison de Thomas Spencer - Philippe Besson

Une fois n'est pas coutume... je vais brûler une idole.


Grosse, grosse déception à la lecture du dernier livre de Philippe Besson... La trahison de Thomas Spencer. Mais où est passé l'auteur que j'aimais ? celui qui dans une même phrase pouvait me faire ressentir à la fois la douleur et la consolation de cette douleur. Où est passé l'auteur de Son Frère ?
alors oui, admettons qu'il y a bien une certaine maîtrise de l'écriture, qu'il y a bien une relative profondeur de l'analyse des sentiments ; mais, bon sang, où est la brutalité du texte, où sont passées la force et la fulgurance ?
A trop faire "profession d'écrivain", j'ai l'impression que Philippe Besson écrit pour avoir écrit ; qu'à trop se poser la question de sa réception, il en oublie de mettre ce qui faisait la puissance de ces autres livres, de la chair.
et puis ça suffit maintenant les références à Duras, et les "Que je vous dise encore..."
Encore, vraiment ?

Cette déception était (déjà) annoncée par le précédent roman Un homme accidentel, mais je voulais encore en sauver quelque chose, quitte à ne pas tout à fait être honnête avec moi (et du coup avec vous...) ; mais là, non, non, et non.
C'est creux, c'est plat et ça sonne faux. Tout pour plaire...
Du coup, j'attends avec beaucoup moins d'impatience le prochain livre de Philippe Besson (que j'attends tout de même... ben oui...)

Alors, on pourra toujours relire les précédents... et surtout :
- Son frère, éditions Julliard, 2001 (remarquablement mis en scène par Patrice Chéreau, avec Bruno Todeschini et Eric Caravaca, disponible en DVD à la médiathèque.)
- En l'absence des hommes, éditions Julliard, 2001
- Un instant d'abandon, éditions Julliard, 2005

jeudi 19 février 2009

Le bruit des espadrilles !!!

Gaston Lagaffe le héros sans emploi !

Un fumiste dans le monde merveilleux du travail !

Gaston Lagaffe, tout le monde connaît ce héros de bande dessinée dont les premières apparitions ont eu lieu dans le journal Spirou le 28 février 1957. Il est arrivé dans la rédaction de Spirou en expliquant qu'on lui avait dit d'y venir car il avait été embauché. Comment ? Par qui ? Pour faire quoi ? Il ne le savait pas, mais par contre il était persuadé d'avoir l'étoffe d'un héros.

Personnellement j'ai découvert Lagaffe au collège. Nous avions une petite salle d'étude avec une armoire contenant des BD antédiluviennes. Parmi elles se trouvaient des albums de Lagaffe. Je les ai tellement lus et relus que je connais la totalité des gags par cœur. Inutile de vous dire que j'ai adoré et que je voue une adoration sans borne à ce personnage et à son créateur Franquin.

Mais comment est apparu notre Gaffeur ?

Le dialogue que je "copie-colle" pour vous est historique. C'est celui qu'a eu Gaston avec Fantasio lors de leur première rencontre dans les locaux de la rédaction de Spirou (source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Gaston_Lagaffe_(personnage)
"- Qui êtes-vous ?
- Gaston.
- Qu'est-ce que vous faites ici ?
- J'attends.
- Vous attendez quoi ?
- J'sais pas… J'attends...
- Qui vous a envoyé ?
- On m'a dit de venir....
- Qui ?
- Sais plus...
- De venir pour faire quoi ?
- Pour travailler...
- Travailler comment ?
- Sais pas… On m'a engagé...
- Mais vous êtes bien sûr que c'est ici que vous devez venir ?
- Beuh..."
Finalement la rédaction va choisir de le garder et de lui confier de multiples petites tâches à réaliser. Missions dont il s'acquittera avec une inefficacité certaine. Un exemple en passant, on le charge du contrôle des extincteurs de la rédaction et il trouve le moyen d'y mettre le feu. Il passera ensuite son temps à couper à sa principale activité qui est de trier le courrier des lecteurs. Il rivalisera d'ingéniosité pour ne pas travailler et échapper aux tâches que lui donne le rédacteur en chef de la rédaction, dans un premier temps Fantasio qui sera remplacé plus tard par Prunelle.

Une rédaction changeante
Un œil averti aura certainement remarqué que la disposition des bureaux et l'aspect général de cette rédaction ne cesse de changer au fil des planches et des albums. La raison est très simple, Franquin ne fréquentait que très peu les bureaux de la rédaction " Je n'ai jamais pris de documents sérieux sur la rédaction. J'aurais pu regarder toutes les machines qui existaient, je ne l'ai pas fait. C'était une rédaction tout à fait improvisée. Je mettais des bureaux, des lampes, des classeurs, etc...C'était une rédaction où les bureaux changeaient à chaque fois. Mais bon ils étaient tellement banals."
Franquin n'aimait pas le milieu du "bureau" :
"C'est une rédaction inventée de toutes pièces, où on a l'air de travailler beaucoup (sauf Gaston, bien entendu) et où il règne une activité fébrile. Je me rends très rarement à la rédaction du journal, et je ne sais pas à quoi peut ressembler l'ambiance d'un bureau. Mais quand je pense que, dans la plupart des bureaux, il y a des gens qui ne se supportent pas et qui doivent se côtoyer tous les jours j'imagine facilement l'atmosphère."

Revenons à Gaston
Ce personnage qualifié de héros sans emploi
va s'appliquer à mettre un joyeux bordel au sein de la rédaction de Spirou. Il se livrera à des expériences de "chimie amusante", sera un temps chargé de s'occuper de la salle de documentation (résultat à faire faire une attaque à un bibliothécaire), il cuisinera aussi beaucoup dans son bureau, il inventera tout un tas de gadgets tous plus loufoques les uns que les autres sur son temps de travail cela va sans dire...
Notre cauchemar à DRH, ce héros sans emploi, fainéant et paresseux saura pourtant s'attirer la sympathie des lecteurs de Spirou ce qui a expliqué sa longévité au sein du journal. Dans un épisode il se fait licencier par le directeur car celui-ci tombe nez à nez avec une vache dans le bureau de Gaston. La rédaction de Spirou recevra une quantité énorme de courrier (plus de 7000 lettres, certaines particulièrement injurieuses) pour que Gaston soit réintégré. Comment expliquer le succès d'un tel personnage qui ne dégage rien de positif. Il est tout maigre, porte des fringues qui lui sont trop justes, passe son temps à ne rien faire ou à chercher des moyens pour en faire le moins possible ? C'est que notre Gaston malgré tout ce que je viens de dire est un individu extrêmement attachant. Tout d'abord tout un chacun peut se reconnaître en lui, qui ne rêve pas de tirer au flanc au boulot ? Il est resté un grand enfant. Tout ce qu'il fait c'est parce ça lui plaît sinon il passe son temps à dormir et bien sûr à esquiver toutes tâches ennuyeuses.

Pas cool le képi !
Il ne porte pas un amour immodéré à la maréchaussée, il n'y a qu'à voir la vie dure qu'il mène à l'agent Longtarin. Ce policier très zélé symbolise l'attachement aveugle et bête aux règlements .Gaston n'aime pas les règlements et déteste encore plus les parcmètres (les affreux mange-fric) et trouve toujours une solution pour ne pas payer son stationnement ce qui met en rage l'agent Longtarin qui passera beaucoup de son temps à essayer de coincer Gaston. Initialement ce personnage ne devait servir que pour un ou deux gags mais finalement Franquin choisira de le garder.

Notre Gaston est aussi un antimilitariste convaincu, certains gags nous montrent que Lagaffe est loin d'être quelqu'un de dépolitisé, son antimilitarisme est très clair ainsi que son côté écolo. Ses copains, Jules de chez Smith en face, ses animaux (sa mouette et son chat) forment son entourage proche, sa petite famille en quelque sorte tout aussi sympathique que lui mais franchement néfaste pour le développement du PIB de la France ;-)

Quelques compagnons de route de Gaston :

Mlle Jeanne, collègue de bureau de Gaston dont elle est à priori amoureuse. La réciproque étant vraie. Ce personnage ne devait lui aussi servir que pour le gag du bal costumé où Gaston se déguise en centaure, Mlle Jeanne ne devant servir qu'à faire la croupe de l'animal avec ses longs cheveux servant de queue.

Bertrand Labévue est un ami de Gaston, il a pour particularité d'être toujours déprimé. Ses dépressions étant dues à sa grande sensibilité. Heureusement ses amis sont toujours là pour lui remonter le moral avec plus où moins de succès.

Jules de chez Smith en face : Jules comme son surnom l'indique travaille dans le bureau de chez Smith en face de la rédaction de Spirou. Lui aussi est un fainéant patenté pour le plus grand malheur de ses patrons.



Beaucoup d'autres personnages font partie de l'univers de Lagaffe. Je terminerai en citant M De Mesmaeker. "C'est un personnage sérieux. C’est un homme d’affaire, imbu de sa personne. Il vient à la rédaction de Spirou pour signer des contrats dont personne ne connaît le contenu. Il adore être flatté et le personnel de la rédaction en abuse pour l’amener à revenir sans cesse pour cette signature. C’est une victime idéale pour Gaston, car les contrats ne seront jamais signés. C’est sans doute ce qui le rend si sérieux et acariâtre." Source : http://www.gastonlagaffe.com/sitefr/dossiers/index3.php?page=pdemesmaeker


Un groupe de musiciens !


Ces trois trublions (Lagaffe, Labévue et Jules de chez Smith) forment aussi un groupe de musique le "Moon Module Mecs". C'est dans ce groupe que Gaston peut jouer de son Gaffophone. Voici une définition extraite de Wikipédia sur cet instrument étrange :
"Ses principales caractéristiques sont sa très grande taille, son esthétique douteuse et surtout un son fort et très peu doux à l'égard des oreilles, capable de causer des mini-séismes détruisant les bâtiments aux alentours. La première apparition du Gaffophone (que Fantasio propose de baptiser brontosaurophone) fut le 9 mars 1967, dans le gag 449 (Spirou nº 1508)"
Cet instrument sera la cause d'un grand nombre de gaffes.

Une liste d'inventions impressionnante !!!
Tout au long de sa carrière, Gaston va créer une quantité impressionnante d'objets divers et variés. Ils sont les témoins de la richesse créative de Gaston et surtout bien sûr de la grande imagination du créateur de Gaston à savoir Franquin. Les lister tous est difficile. Sur cette page de Wikipédia vous retrouverez la totalité des inventions de Lagaffe et ce dans tous les domaines. Bravo au rédacteur de cette page. Cliquez sur ce lien :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_inventions_de_Gaston_Lagaffe#Musique

Tous ces points et bien d'autres, que vous pourrez découvrir en lisant ou relisant les albums de ses aventures, en font un personnage très intéressant et attachant. Pour ne rien gâcher ses gags sont servis par le dessin plein de vie et de dynamisme de Franquin.
Surprenant à notre époque de voir qu’il a pu exister un héros sans emploi. Ce qui est plus surprenant c’est qu’en plus ce personnage officiait dans un journal pour la jeunesse.
Bel exemple pour la jeunesse ma bonne dame !!!!

En conclusion :

Il faut lire et relire les aventures du héros sans emploi. Vous les trouverez en section jeunesse à la médiathèque (je vous dis pas les générations qu'on prépare avec ces lectures ;-) Tous les personnages sont vraiment très drôles et attachants, et puis surtout après avoir lu ses aventures on se prend un peu moins au sérieux (ce qui est toujours une bonne chose)!!!!

Par contre il est dommage que les expos sur Franquin (celles que j'ai eu la chance de voir) ne montrent que le côté burlesque (certes réussi) de ce personnage, je trouve dommage que la dimension politique (au sens large) soit un peu mise de côté. A lire et relire donc d’urgence en ces temps troublés où on ne cesse de nous rebattre les oreilles avec la valeur travail et où le bruit des bottes se fait de plus en plus assourdissant. (J’ai toujours eu un faible pour les espadrilles ;-)
Après avoir lu et relu ses aventures, je me prends à rêver à une armée de fumistes en espadrilles. Qu'est-ce que ce serait sympa ! ;-)

Sources :
Les propos de Franquin que j'ai repris sont extraits du livre :
"Le monde de Franquin" pages 7, 8 et 10 aux éditions Marsu Productions. Cet ouvrage a été réalisé dans le cadre d'une exposition sur Franquin que j'ai eu l'occasion de voir en 2004 à la Cité des sciences à Paris. Il s'agissait de l'expo "Le monde de Franquin" qui s'est tenue du 19 octobre 2004 au 31 août 2005.

Wikipédia l'encyclopédie libre et gratuite :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Gaston_Lagaffe_(personnage)
http://fr.wikipedia.org/wiki/Bertrand_Labevue
http://fr.wikipedia.org/wiki/Jules-de-chez-Smith-en-face

Certaines images et infos proviennent du site officiel de Gaston Lagaffe :
http://www.gastonlagaffe.com/
Site très intéressant pour ceux qui veulent en savoir plus sur Gaston Lagaffe.
D'autres images proviennent du site de l'expo dont j'ai parlé précédemment :
http://www.cite-sciences.fr/francais/ala_cite/expo/tempo/franquin/

mercredi 18 février 2009

Les petites cuillères

une question existentielle :

Pourquoi les petites cuillères disparaissent-elles ?


Sans aucun doute avez-vous déjà remarqué cette étrange manifestation : les petites cuillères ont une tendance naturelle à disparaître.

Des chercheurs du Macfarlane Burnet Institute for Medical Research and Public Health (ouf) de Melbourne en Australie ont étudié le problème.

Ces scientifiques ont publié dans le très serieux British Medical Journal une passionnante étude qui donne une idée de l'ampleur du phénomène.

Ils ont marqué 70 petites cuillères qu'ils ont déposées secrètement dans la cafétaria et les bureaux de leur institut de recherche.

Ils ont étudié le devenir de ces objets.

Résultats : 5 mois après le début de l'étude, 56 de ces objets, soit 80 %, avaient disparu !
Les chercheurs ont établi que l'espérance de vie d'une cuillère était plus réduite dans les espaces communs que dans les zones privées.

Ainsi, à la cafétaria, la moitié des cuillères avait disparu après 42 jours alors que ce n'est qu'au bout de 77 jours que la moitié des cuillères déposées dans les zones privées avaient disparu.

Selon les auteurs de cette étude, il faudrait apporter chaque année 250 nouvelles cuillères pour espérer maintenir une population de 70 cuillères dans les locaux de l'institut ! En extrapolant leurs résultats, ils estiment que 18 millions de cuillères disparaissent chaque année des bureaux de la seule ville de Melbourne !




Aujourd'hui, j'attends avec grande impatience le chercheur qui voudra bien se pencher sur un autre sujet d'étude : où s'en vont donc mourir les stylos-bille ?

Il me semble que la banque d'accueil de la Médiathèque ferait un excellent terrain d'observation ...




mardi 17 février 2009

Blossom Dearie (1926-2009)


C'est tout moi ça, découvrir les gens quand ils nous quittent ! Et une chanteuse de jazz qui plus est ! Tout ça pour dire à ceux qui ne le sauraient déjà que Blossom Dearie est décédée le 7 février dernier à l'âge de 82 ans. Une voix charmante, écoutez voir !


Découvrez Blossom Dearie!


Disponible à la Médiathèque : Give him the ooh-la-la.
P.S. : La liste des nouveautés audio de la Médiathèque (janvier 2009).

samedi 14 février 2009

Trouvez la différence !



Solution :

Affection « Sentiment tendre qui attache une personne à une autre »
Affectation « Destination à un usage déterminé ...Vif désir ; fait de rechercher par dessus-tout »


La ville a préféré Affection à Affectation. L'artiste a été « touchée avec une impression pénible », affectée en un mot. Tout est dans le ta.

Ghislaine, Animatrice-médiatrice du Livre.

vendredi 13 février 2009

Gérard Noiriel - l'histoire et la mémoire.

Parfois je "erre" sur internet...
Et parfois je fais des découvertes !!

Je me suis retrouvée sur le site "L'Intempestive", "une émission d'histoire(s) et de lutte(s) sur la radio libre Fréquence Paris Plurielle", bien fait le site d'ailleurs...
J'ai cliqué à droite, à gauche, et je suis tombée sur cette conférence que je vous mets en lien :
"Construction et histoire de l'identité nationale", par Gérard Noiriel, une introduction ou une continuité de son livre paru en 2007, "A quoi sert l'identité nationale ? " chez Agone (bien entendu ! ; où ailleurs ?)
Cette conférence a été enregistré à l'Université Populaire de Gennevilliers (non, les caennais ne sont pas les seuls à avoir leur université populaire ; mais à Gennevilliers, pas de Michel Onfray... Quel intérêt, alors ???)
L"intérêt réside dans ce que Gérard Noiriel, nous raconte, nous explique, nous met en lumière ; où comment "si les peuples donnaient un sens aux mots, il serait impossible de les gouverner" (citation approximative, l'auteur m'échappe, mais - et ça j'en suis certaine ! - vue dans un bar brestois que je vous recommande chaudement : Le Cabaret Vert, café-librairie tenue par Arnaud, et son calme...)

Vous pourrez trouver certains livres de Gérard Noiriel à la médiathèque :
- A quoi sert l'identité nationale ?, Agone 2007 [323.6 NOI]
- Racisme. La responsabilité des élites, Textuel 2007 [320.56 NOI]
- Gens d'ici venus d'ailleurs, Chêne 2004 [325.1 NOI]
- Les origines républicaines de Vichy, Hachette 1999 [944.081 6 NOI]

Et de nombreux sites proposent des conférences mises en ligne, avec par exemple :
-la bibliothèque municipale de Lyon : des vidéos ou des mp3 de rencontres ou conférences à la bibliothèque, des sujets très divers, de la médecine, à la Révolution, en passant par toute une série sur les "écrivains d'aujourd'hui", et bien d'autres...
-la cité des sciences et de l'industrie, des cycles autour de thèmes, des sciences pures et des sciences humaines. Un site riche.
-Le Collège de France. Le collège de France, en podcast !

jeudi 12 février 2009

Saint/ Saint

Il y a saint et saint.

Je me penche actuellement sur un des documents les plus précieux de notre fonds ancien : le manuscrit enluminé d'une bible de poche parisienne (avec des plats de couverture en bois et plus de 600 pages, quand même !).
D'après "ceux qui savent", la rédaction en a été commencée au début du XIIIe siècle, et très certainement - il y a des décors qui ne trompent pas - terminée au siècle suivant.

(ci-contre Saint-Jérôme, The copieur de la Bible et non l'auteur, tient une plume dans sa main droite pour écrire, et un grattoir dans la gauche en cas d'erreur.)

Pour essayer de m'en servir comme outil patrimonial auprès de notre public, je cherche à croiser les images numérisées de chacune des lettrines historiées et enluminées - initiales en tête de paragraphe comportant un personnage, une saynète de la Bible, décorées à l'or- avec leur signification.

Alors là, je suis face à mes limites et plutôt deux fois qu'une, mais la venue dernière à la Médiathèque d'une chercheuse du CNRS spécialiste en enluminure médiévale m'a fourni des tuyaux pour me repérer dans cette histoire du monde.

(à droite Judith & Holopherne : la belle veuve pieuse coupe la tête du chef militaire ennemi avec lequel elle vient de passer une nuit d'amour (?) pour sauver sa ville. Thème fréquemment repris dans l'art, même en période baroque.)

Par ailleurs, je pense acquérir pour notre fonds des documents sur l'histoire des saints dans l'art pour aider aux déambulations dans les expos.


Et c'est dans cette ambiance studieuse que ma collègue Michèle me met sous les yeux le dernier bulletin de la Société historique du canton de Livarot et de ses environs qui traite de saints d'une bien joyeuse façon !

Cet article, intitulé "Un saint qui cause bien du souci : Saint Accroupi" rend hommage non seulement aux saints guérisseurs souvent vénérés par tradition, mais aussi aux saints facétieux, qui n'ont pas laissé leur salacité au vestiaire, enfin je veux parler de ceux qui les pratiquent.
Ainsi donc, nous sommes en Normandie, et le saint Chopin (et sa sainte Chopine, voire sainte Chopinette), patron des buveurs, était le plus vénéré des hommes du pays.
Mais le sexe était bien représenté également avec un saint-Foutre (c'est écrit page 21), volontairement scabreux, principalement vénéré à Percy-en-Eure, censé procurer de vigoureuses érections, etc. (j'hésite à tout retranscrire).
Or cette débauche a une fin et voici le saint-Va (par qui la mort arrive) ou, si on a été plus chanceux, le saint-Vient (par qui la guérison parvient), ces deux saints étant matière à pèleriner à Saint-Martin-des-Champs, dans la Manche.

Si vous souhaitez connaître les saints "canonisés" par ignorance et/ou goguenardise, ou d'autres guérisseurs tout aussi farfelus, n'hésitez pas..., demandez le bulletin !


mercredi 11 février 2009

Ecrire la ville - BnF


"Nous ne pourrons jamais expliquer ou justifier la ville. La ville est là. Elle est notre espace et nous n’en avons pas d’autre. Nous sommes nés dans des villes. Nous avons grandi dans des villes. C’est dans des villes que nous respirons. " [Georges Perec, Espèces d’Espaces]

A Lisieux (24000 habitants) les écrivants ne sont pas tous nés en ville et les fenêtres lexoviennes donnent parfois sur des champs de pommiers où pâturent des vaches normandes, c'est une de nos spécificités mais nous en avons d'autres plus citadines. Lisieux est une ville neuve, reconstruite après la guerre, encore à soigner ses blessures.

La Médiathèque de Lisieux en partenariat avec l'Education Nationale, des associations d'insertion, des intervenants en atelier d'écriture s'est inscrite dans l'aventure proposée par la BnF et François Bon « Ecrire la Ville ». [http://classes.bnf.fr/ecrirelaville/index.htm]

  • Ecrire la Ville nous permet de fédérer des écritures sur notre ville et de faire des « Passerelles » entre établissements du Pays d'Auge et avec la France entière voire le monde via le site BNF.
  • Ecrire la ville BNF, mélange les écritures, ouvre des portes virtuelles où tout public peut s'engager sans étiquette. Un bon moyen pour lutter à plusieurs contre la morosité quotidienne.
Les deux plasticiens Cendres Delort, Sellig Nossam et l'Artothèque de Pont-l'Evêque exposeront au cours du premier trimestre 2009 sur le thème de la ville.

Prochain rendez-vous Atelier d'écriture adulte Samedi 7 mars 2009 10h avec l'intervenante Annie Bons dans l'auditorium de la Médiathèque.

Ghislaine
AML

mardi 10 février 2009

J.M.G Le Clézio dans la forêt des paradoxes

A la radio, j'ai entendu un extrait du discours de réception du Prix Nobel de Jean Marie Gustave Le Clézio. Il s'agissait du passage sur Elvira, connue pour son art de conter dans la forêt des Emberas. J'ai écouté attentivement et je me suis promise de donner à lire ce discours à mes ami[e]s conteurs et conteuses.

A Lisieux, nous animons des Ateliers d'écriture. Ces écrivains d'un jour ne se forment pas à l'écriture de romans, mais il y a sur ces temps de retrouvailles une chaleur, une complicité autour des mots. J'invite tous « ces écrivains de rien » de nos ateliers à aller découvrir « Pourquoi écrit-on? » de Le Clézio.

Parfois quand je suis au bas des immeubles dans le froid, la pluie, à lire mes histoires, prêter mes albums aux enfants qui ne fréquentent pas la Médiathèque, j'ai besoin d'un texte fort sur ce que je fais. Les services sociaux assurent aux populations des quartiers un suivi, mais lire une histoire, amener un enfant vers un monde imaginaire, faire une parenthèse poétique n'est-ce pas aussi indispensable que le gîte et le couvert ?

De nombreux auteurs sont cités dans le discours, entre autre « Abdourahman Waberi, le révolté », ancien professeur du lycée Cornu de Lisieux.

Prenez un peu de temps, ce discours est un cadeau à mettre dans toutes les oreilles. Sur le site de l'Académie Nobel :

http://www.svenskaakademien.se/web/Conference_Nobel_2008_en.aspx

Ghislaine
AML.