vendredi 28 novembre 2008

Two Lovers - James Gray


Un film de James Gray qui sort en salle est toujours un petit événement (pourquoi "petit"???).
4 films en 14 ans ; c'est dire s'il faut s'armer de patience !
Little Odessa, en 1994 ; The Yards, en 2000 ; le magistral We own the night, l'année dernière ; et Two Lovers, cette semaine.

Comment présenter le film, sans en dire trop ?
Regardez bien le visage de Joaquin Phoenix, acteur principal et incroyable, de Two Lovers ; ce visage-là, les doutes, la souffrance, parle bien mieux et en dit bien plus long que tous les critiques du monde...


Léonard (Joaquin Phoenix) tente de se suicider en se jetant d'un ponton. Il échoue, et rentre chez ses parents, où il vit.
On apprend rapidement qu'il souffre de problèmes psychiatriques, dus à une rupture qui l'a dévasté.
On assiste pendant 1h50 au combat interne et solitaire de ce trentenaire désespéré.
Entre amour fou pour Michelle, sa voisine volage et instable, et attirance raisonnée pour Sandra, la jeune femme choisie par ses parents, Léonard doit faire un choix insensé.

Pourquoi j'aime autant James Gray ? et pourquoi ce film m'a autant bouleversée ?
Je ne saurais le dire exactement. Je ne m'explique pas pourquoi la vue de ce film m'a pris le coeur au piège dans un étau, ni pourquoi j'avais cette sensation que, le temps du film, l'étau se serrait, et se serrait encore.
Je ne saurais expliquer comment Gray réussit à nous faire ressentir si justement les tourments de ses personnages ; comment, lorsque Joaquin Phoenix, face à la mer, sans prononcer un mot, parvient à nous faire partager sa détresse.

Et puis il y a cette obsession de la tragédie ; que j'aime particulièrement. Ce clin d'œil à Shakespeare quand Léonard se présente : "Je suis l'héritier du Roi du Danemark" ; les choix impossibles à faire entre fidélité à la Loi familiale, et trahison aux siens en vivant sa propre vie et ses désirs personnels.

(James Gray et Isabella Rossellini, en plein tournage)

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