mardi 22 janvier 2008

Alexandra Aristidou, photographe

Alexandra Aristidou expose « Temps et figures », à la Médiathèque de Lisieux, du 29 janvier au 1er mars 2008. Une rencontre avec l’artiste aura lieu le samedi 9 février, à partir de 14h dans l’espace d’exposition.

Temps et Figures

Des mains, féminines, générationnelles, faisant écho au temps historique et généalogique, sont appréhendées, dans mes photographies, comme des visages.

Ces portraits de mains font face au regard.

Elles dévoilent l’invisible de l’être selon une écriture de peau relatant une biographie intime.

Et de cette chair porteuse de lignes, de linéaments, de rides, de plis et de replis, de stigmates du temps comme autant de souvenirs et de promesses, se lit une histoire particulière, située entre l’intime et le social, et exprimant la mutualité du corps et du monde.

A la vision de la main apparaît la sensation du toucher, et cette main, touchante et touchée, établit une réciprocité avec l’œil et le visible.

Ainsi, du tactile au visible, une réversibilité s’impose entre surface et profondeur, entre intériorité et extériorité, rappelant la caresse, cette empreinte d’altérité ouverte à l’autre. La caresse, à fleur de peau, affleure la peau pour résonner jusque dans les profondeurs de l’être, comme un visible désir.

Tel un visage, la main se définit en tant que lieu de sociabilisation, ainsi, double et duelle, elle duplique la résonance de la finitude de l’homme avec l’infini et l’illimité du temps.

La lumière modelée renvoie au réel, à différents moments du temps, à la chaude réalité du soleil, au moment culminant de son coucher lorsqu’il propage ses couleurs fugitives et rougeoyantes, ou bien au petit matin d’hiver lorsque la lumière est basse et qu’elle se teinte de bleu. Ces mains voguent entre ombre et lumière, entre le levant et le couchant, elles s’étendent entre le moment de la rosée et celui des étoiles.

La fragmentation du corps par la focalisation sur la main incite l’imaginaire vers un ailleurs, une absence.

Le temps sur ces figures marque et révèle à la fois, et renvoie à notre regard ces interrogations existentielles, à la fois intimes et universelles sur notre identité, notre image, notre devenir, notre chair, notre propre ascendance et descendance.

La main devient alors un lien et un lieu, où la rencontre s’échange et où dialogue le temps.

Alexandra Aristidou
http://www.photographie.com/?pubid=102158&pag=13&secid=3&rubid=91

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